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Stephen Pow előadása Párizsban

L’Institut hongrois de Paris

en collaboration avec l’ International Medieval Society

vendredi, 10 novembre 2017, 19 heures

conférence de

Stephen L. Pow

(Université d’Europe Centrale, Budapest)

László to Lancelot: Hungarian Kings, Arthurian Knights

(De László à Lancelot: rois hongrois, chevaliers arthuriens)

en anglais, avec traduction française

en présence d’Anne Wagner (Centre Lucien Febvre, Université de Franche-Comté, Besançon), Marianne Sághy (Présidente, Association hongroise des études hagiographiques, Université d’Europe Centrale, Budapest), Lindsey Hansen (co-directrice, International Medieval Society, Paris)

Chants médiévaux sur saint Ladislas et Lancelot par Orsolya Csomó (Université Eötvös Loránd, Szombathely)

Qui est donc ce Lancelot du Lac, le plus vaillant et sympathique des chevaliers du roi Arthur?

Comme l’a fait remarquer Dominique Boutet, les origines pré-arthuriennes de Lancelot sont un mystère. On ne peut l’associer à la matière de Bretagne dans la mesure où il est absent de la mythologie galloise tout autant que des écrits de Geoffrey de Monmouth et de Wace. À la faveur d’une entrée brutale dans Le Chevalier de la charrette de Chrétien de Troyes à la fin du xiie siècle, Lancelot devient rapidement le plus éminent et le plus apprécié des chevaliers de la Table ronde du roi Arthur. Cette communication entend suggérer que l’inspiration originelle pour Lancelot peut être le roi-chevalier Ladislas Ier(László) de Hongrie (1077-1095), meneur élu de la première Croisade, et monarque saint de la dynastie arpadienne.

L’un des fils conducteurs de la démonstration quant à l’apparition du roi László dans les romans français concerne les liens sans précédent entre la cour royale hongroise et le comté de Champagne au xiie siècle, liens qui conduisent au mariage du roi Béla III de Hongrie (1172-1196) et de Marguerite de Champagne, sœur de Marie de Champagne, protectrice de Chrétien de Troyes. Une autre piste est l’empressement du roi Béla à promouvoir le culte et la canonisation de son grand-père afin de consolider ses propres revendications sur le trône de la Hongrie. Un grand nombre d’indices textuels dans les documents de langue romane révèlent que le nom « Lancelot »est en fait une tentative de reproduire le nom « László », aux sonorités étrangères, plutôt que de remplacer ce même nom, comme on l’a longtemps supposé. Les deux romans les plus anciens qui mettent en scène Lancelot, à savoir Le Chevalier de la Charrette de Chrétien de Troyes et Lanzelet d’Ulrich von Zatzikhoven, témoignent du fait que les récits ont été directement inspirés par les événements historiques se rapportant au roi László, et créent ainsi un précédent pour les romanciers médiévaux de la période pour inclure des personnages historiques hongrois dans leurs récits.

La commande auprès de Chrétien de Troyes d’écrire un roman mettant en scène le roi hongrois pourrait ainsi être liée au mariage de Marguerite de Champagne et de Béla III de Hongrie en 1186. Cette hypothèse est en accord avec la datation proposée par Claude Luttrell pour les œuvres de Chrétien, et montre simultanément comment l’agenda politique de l’époque s’incarne dans les romans arthuriens par de subtils et fascinants moyens littéraires.

 

www.ims-paris.org

www. hagiografia.hu

 

Who is Lancelot du Lac, King Arthur’s most valiant and most likeable knight? As Dominique Boutet notes, the pre-Arthurian origins of Sir Lancelot remain a mystery.  He cannot be traced to the “Matter of Britain,” as he is absent not only in Welsh mythology, but also in the works of Geoffrey of Monmouth and Wace.  Making an abrupt entrée in Chrétien de Troyes’  Le Chevalier de la charette at the end of the twelfth century,  Sir Lancelot quickly emerges as the preeminent and most popular of King Arthur’s Knights of the Round Table.  While some unpersuasive theories have been offered in the past for the pre-Arthurian origins the perfect knight, this talk suggests that the original inspiration for Lancelot appears to be none other than the King-Knight Ladislaus I of Hungary (1077-1095),  leader-elect of the First Crusade and sainted monarch of the Árpádian dynasty.

One driver behind László’s appearance in French romances has to do with the unprecedented connections between the Hungarian royal court and  the County of Champagne in the twelfth century that ultimately resulted in the marriage between King Béla III of Hungary (1172-1196) and Margaret of Champagne, sister of Chrétien’s patron, Marie de France.  Another driver was King Béla’s ambition to promote the cult and canonization of his grandfather in order to shore up his own claims to the throne of Hungary.  A large body of textual evidence in Romance –language documents reveals that the name “Lancelot” was actually an attempt to reproduce the foreign-sounding name “László” – rather than a substitute for the name as has long been supposed.  The earliest two romances which feature Lancelot – The Knight of the Cart and Ulrich von Zatzikhoven’s Lanzelet show evidence that the narratives were directly inspired by the historical events pertaining to King László, and a precedent can be shown for medieval romancers of the period to include Hungarian historical figures into their narratives.

Chrétien de Troyes’ commission to write a romance featuring the Hungarian king might well have been related to the marriage of Margaret of Champagne and Béla III in 1186. This hypothesis supports Claude Luttrell’s proposed dating for Chrétien’s works, while also showing the subtle and fascinating ways that the political agendas of the period are reflected in Arthurian romances.